Etudes supérieures :

  1. 1965-71, Univ. de Tokyo (Section Mathématiques de la Fac. des Sciences, maîtrise et troisième cycle)

  2. 1976, Doctorat ès Sciences (Univ. de Tokyo)

Postes occupés :

  1. 1971-74, Assistant à la Fac. des Sciences de l'Univ. métropolitaine de Tokyo

  2. 1975-88, Lecteur, puis professeur associé à la Fac. de l'Education de l'Univ. de Chiba

  3. Parallèlement,
    1980-82, séjour à titre de chercheur sans poste à la Fac. des Sciences de l'Univ. de Besançon

    1985-86, Maître-assistant à ladite Fac. (chargé des travaux dirigés en Mathématiques pour les étudiants de DEUG)

Depuis avril 1988, interprète français-japonais indépendant

(1988-1991, études à Paris III pour se perfectionner)



Certains lecteurs auront trouvé mon parcours incompréhensible et même peu sérieux. Ils se seront dit : "Ce doit être quelqu'un qui manie un français approximatif et qui cherche à se faire valoir grâce à ses connaissances scientifiques." Eh bien, voici une explication de texte.

Le destin a voulu que je choisisse la langue française comme deuxième langue étrangère à l'université, et tout de suite elle m'a fasciné. Devenu enseignant à l'université, j'ai continué à cultiver mon français, lisant entre autres des romans de G.Simenon et poussant mon zèle jusqu'à prendre des leçons particulières de conversation. Pour ne rien cacher, si j'ai demandé par la suite une bourse du gouvernement français en tant que mathématicien, c'était surtout parce que je voulais absolument pratiquer cette langue dans son propre pays.

De fait, dès mes années de collège, ce ne sont pas les mathématiques qui m'avaient passionné, mais une langue vivante étrangère, en l'occurrence l'anglais. Par bonheur, qui sait, une carrière de chercheur scientifique m'attirait suffisamment pour m'orienter vers le cursus décrit ci-dessus, m'offrant plus tard l'occasion de faire un séjour en France. Or, le vent de liberté soufflait-il trop fort en France pour ne pas agir sur ma mentalité? Toujours est-il qu'après mon premier séjour en France, je supportais de moins en moins la triste perspective de finir ma vie en tant que mathématicien, alors que j'étais loin de me plonger avec délectation dans la recherche en mathématiques. C'est ainsi qu'un jour de mes quarante ans, l'idée lumineuse m'est venue de vivre purement et simplement de mes compétences en français.

Ayant quitté mon poste d'enseignant à l'université, je trouvais déjà du travail d'interprétariat. Mais, je me suis rendu compte rapidement de mes propres insuffisances en expression orale en français, d'où mes trois ans d'études à Paris III pour un ultime effort de perfectionnement. Cela m'a permis, dès mon retour au Japon, de me voir confier également des prestations de traduction simultanée.

Qui dit interprétation dit compétences linguistiques. Mais, un interprète se doit également de bien comprendre le contenu des propos échangées pour pouvoir les traduire correctement (avec une limite évidente pour les termes spécialisés). Ainsi, à l'occasion de chaque prestation, je tâche de m'initier au domaine concerné par différents ouvrages de référence, dont la fameuse Encyclopaedia Universalis. C'est même un grand plaisir pour moi de rencontrer à chaque fois un univers jusque-là insoupçonné et de connaître ainsi, même superficiellement, des domaines très divers de l'activité humaine (coulée continue en aciérie, gestion des réseaux électriques de transport et de distribution, technique opératoire de revascularisation, système immunitaire, biologie moléculaire, etc. etc.).

Je suis maintenant convaincu d'être plus apte à saisir les éléments de base d'une multitude de matières différentes, qu'à en creuser une seule en tant que spécialiste. En ce sens aussi, le métier d'interprète semble bien être ma vocation.